L’art, ou la plasticité de l’esprit, par Eric COMBET
Par S. Robert • 23 oct, 2009 • Catégorie: Actualité, Publications signalées •Eric COMBET, L’art, ou la plasticité de l’esprit
Préface de Bernard BOURGEOIS
Ellipses (320 pages, une vingtaine d’illustrations)
Présentation de l’éditeur:
Commencer par une analyse des Ménines, c’est recommencer là où Foucault, lui-même, commença. Pourquoi ? Parce que Les Ménines sont en elles-mêmes un commencement : elles actualisent la puissance essentielle de l’art.
Il s’agit de montrer que le tableau de Velázquez met en œuvre un regard divin, protecteur de l’infante Marguerite dans un moment particulièrement sombre de l’histoire de l’Espagne. Cette actualisation de la peinture comme vision divine permet d’illustrer une première fois la thèse qui sera celle de tout l’ouvrage : l’art est l’activité par laquelle l’homme, au lieu de se fixer en son humanité, la dépasse dans l’immanence même en se dianouménalisant, c’est-à-dire en traversant (dia) les formes culturelles et historiques déjà réalisées de l’esprit (noûs). Cette éprouvante, mais féconde, plasticité de l’esprit ne cesse, selon E. Combet, de s’affirmer au cours du temps : elle est déjà présente, ignorante d’elle-même dans l’art préhistorique. Elle connaît une actualisation particulièrement éprouvante et tragique avec l’art gréco-romain (la peinture grecque, mais aussi les figures d’Achille, d’Ulysse, d’Œdipe, d’Antigone, font ainsi l’objet d’une approche interprétative nouvelle, très éloignée de l’idée hégélienne de la belle unité). Enfin, avec nous aujourd’hui, cette plasticité débouche sur une « déshominisation » de l’existence consciente d’elle-même.
A la lecture de ce livre qui hégélianise contre Hegel et maintient l’effort d’une pensée universalisante, on sera peut-être conduit à penser que notre histoire – celle de l’art – fut plus audacieuse qu’on ne le croit et que notre temps est, quant à lui, moins relativiste et finissant qu’on ne le dit.
Agrégé de l’Université, docteur en philosophie, Eric COMBET est membre du jury de l’agrégation d’art, option Arts Appliqués. Il est professeur en classes préparatoires et enseigne l’esthétique à l’Ecole Supérieure de Design La Martinière de Lyon. Pour L’art, ou la plasticité de l’esprit, il a reçu le Prix Araxie Torossian 2006, décerné par l’Académie des Sciences Morales et Politiques.
S. Robert est professeur au Lycée Grandmont (Tours)
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