Philosophie

Site disciplinaire des professeurs de philosophie de l’académie d’Orléans-Tours

21-22 janvier 2013 : stage Merleau-Ponty (Tours, PAF)

Par • 30 déc, 2012 • Catégorie: Actualité, Agenda

Université François Rabelais Plan Académique de Formation
3 Rue des Tanneurs
37000 Tours

5ème étage de la BU

Lundi 21 janvier 2013

 

Matin

 

Fabrice Colonna, professeur en CPGE au Lycée Pothier d’Orléans :
« L’œuvre de Merleau-Ponty : corpus, sources, thèmes »

On s’attachera tout d’abord à retracer l’itinéraire intellectuel de Merleau-Ponty et à
présenter la configuration exacte de son œuvre, étape indispensable à sa bonne
réception, par-delà les réductions auxquelles elle est généralement soumise. On
montrera ensuite quelles furent les sources profondes d’inspiration de Merleau-Ponty, afin de
mieux comprendre la signification, peu évidente à première vue, d’une démarche qui
veut prendre le sensible pour guide. De là, un certain nombre de thèmes originaux pourront
être abordés, témoignant de la fécondité de cette entreprise : la liberté,
l’existence sociale, le caractère visuel de la pensée, ou le renouvellement de la
métaphysique 1 .

Après-midi

 

Patrick Leconte, professeur en CPGE au Lycée Dumont D’Urville de Toulon :
« Merleau-Ponty, Les voix du silence, une esthétique de l’expression »

Le texte de Merleau-Ponty, Le langage indirect et les voix du silence (Signes) pose la
question : en quel sens est-il pertinent de traiter l’art comme un langage ? C’est cette question
que nous essaierons de reprendre avec lui en interrogeant ce « miracle de l’expression » qui
fait que « tout langage est indirect ou allusif, est, si l’on veut, silence ». Silence expressif qui
naît de notre contact primordial avec le monde et que les arts manifestent et donnent à
penser.

Interroger cette naissance du langage dans le monde du silence, interroger le logos du
monde esthétique où, chaque fois, l’œuvre du peintre comme celle du poète puise sa
justification, cela nous invite également à reconsidérer le rapport de la parole et du sens,
du visible et de l’invisible, de l’art et de la vérité.

Bibliographie

Merleau-Ponty Maurice, Le langage indirect et les voix du silence, dans Signes.

              —         L’œil et l’esprit

              —         Le visible et l’invisible.

Heidegger Martin, L’origine de l’œuvre d’art, dans Holzwege, Chemins qui ne
mènent nulle part.Dastur Fran\c{c}oise, Chair et langage essai sur Merleau-Ponty, édition Encre marine.Leconte Patrick, « Cézanne chez Merleau-Ponty », La Nouvelle école des
philosophes no 2, septembre 2012, CNDP-Lille.

Mardi 22 janvier 2013

Matin

Guillaume Carron, Professeur agrégé et docteur en philosophie, Université Jean
Moulin – Lyon 3 :
« L’expérience et la réversibilité réel–imaginaire »

Mon travail porte sur le « réel », notion sur laquelle l’histoire de la philosophie reste très
silencieuse alors que le terme existe depuis plus de 900 ans. Le substantif n’apparaît
qu’une fois chez Pascal sans définition précise. La notion de réel ne devient
centrale que dans la première moitié du xxe siècle, à travers la littérature
(surréalisme par exemple), la psychanalyse (lacanienne en particulier) et la science,
notamment dans la physique quantique. En philosophie, elle commence à apparaître
dans les traductions fran\c{c}aises des textes de Hegel, mais elle survient surtout chez
Merleau-Ponty.

Nous allons voir que l’approche du réel par Merleau-Ponty conduit à concevoir
autrement l’expérience du réel, notamment dans ces rapports avec l’imaginaire et la
question de l’illusion. Mais plus fondamentalement, nous pensons que le surgissement de cette
notion constitue une nouveauté qui doit conduire la philosophie à transformer son discours
et ses fins.

Bibliographie

Merleau-Ponty Maurice, Phénoménologie de la perception, « Avant-propos »,
Gallimard, 1945 2 .
Barbaras Renaud, De l’être du phénomène, sur l’ontologie de Merleau-Ponty,
Millon, 1991.
              —         Le tournant de l’expérience, recherches sur la
philosophie de Merleau-Ponty, Paris, Vrin, 1998.
Bimbenet Étienne, Nature et Humanité, le problème anthropologique dans l’œuvre
de Merleau- Ponty, Paris, Vrin, 2004.
Carbone Mauro, La visibilité de l’invisible, Georg Olms Verlag AG, Hildescheim,
2001
Geraets Théodore. F., Vers une nouvelle philosophie transcendantale, Martinus

Nijhoff, La Haye, 1971.

Lefort Claude, Sur une colonne absente, écrits autour de Merleau-Ponty, Gallimard,
1978.Saint Aubert Emmanuel de, Du lien des êtres aux éléments de l’être, Vrin, 2004.

Après-midi

Étienne Bimbenet, Maître de conférences à l’Université Jean Moulin –
Lyon 3 :
« Merleau-Ponty : la possibilité d’une anthropologie philosophique »

Je voudrais montrer qu’on peut trouver à l’œuvre, chez Merleau-Ponty, une
anthropologie philosophique cohérente et consistante, à laquelle Merleau-Ponty serait
resté fidèle du début à la fin de son œuvre. Mais on doit immédiatement
ajouter la chose suivante : le projet philosophique de Merleau-Ponty ne fut pas
d’élaborer une anthropologie philosophique. Les différents textes programmatiques
ou récapitulatifs que Merleau-Ponty nous a laissés témoignent d’une seule et
même ambition : construire une phénoménologie de la perception et finalement
une ontologie du sensible, bref la philosophie d’un acte (la perception) ou d’un
mode d’être (le sensible) dont l’homme n’est à chaque fois que le présupposé
ou l’arrière-plan, et non la figure centrale. Comme dit Merleau-Ponty dans l’une
des dernières notes de travail du Visible et l’invisible, « il faut décrire le visible
comme ce qui se réalise à travers l’homme, mais qui n’est nullement anthropologie
» 3 .
Ainsi l’homme est présent du début à la fin de l’œuvre, mais jamais explicitement, ou
comme le fond sous la figure de premier plan. C’est pourquoi cette anthropologie demande à
être explicitée ou développée ; ce que nous ferons ici.

Bibliographie

Merleau-Ponty Maurice, La Structure du comportement, chapitre 3, « L’ordre
humain », p. 174-199.

              —         Phénoménologie de la perception, I, 3, « La spatialité
du corps propre et la motricité ».              —         Parcours 1935-1951 (Lagrasse, Verdier, 1997), « Les
Relations avec autrui chez l’enfant ».

        —         Signes, « L’Homme et l’adversité ».

est professeur au Lycée Grandmont (Tours)
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