Philosophie

Site disciplinaire des professeurs de philosophie de l’académie d’Orléans-Tours

16/01 : Le Tour(s) de la question — « La médecine et ses limites » (19h)

Par • 19 déc, 2013 • Catégorie: Actualité, Agenda

Lieu : Bibliothèque centrale de Tours

Intervenant : Maël Lemoin (maître de conférence en philosophie à la faculté de médecine de Tours). Sa conférence aura pour titre : « Faut-il démédicaliser la dépression ?

Avant les années 1970, la psychiatrie s’appuyait essentiellement sur une approche interprétative inférant de l’observation clinique à ce qui se passe dans le psychisme du patient. Depuis, les approches opérationnelles fondées sur l’observation directe de signes d’un trouble mental ont progressivement gagné du terrain dans tous les domaines de la psychiatrie. Dans le cas de la dépression, cela a abouti à une situation paradoxale : alors qu’il est plus aisé de reconnaître ce que l’on cherche, il est aussi moins certain que ce que l’on a reconnu est vraiment une dépression. Ce problème aurait conduit, selon le philosophe de la psychiatrie Jerome Wakefield, a une augmentation massive des « faux positifs », c’est-à-dire, une confusion des cas de « tristesse ordinaire » avec les cas de dépression authentique. D’autres, plus radicaux, soutiennent que la dépression elle-même est une simple construction sociale et ne correspond à aucun fait naturel. Quoi qu’il en soit, il semble que la réflexion, en philosophie comme dans les sciences sociales, tend à démédicaliser la dépression. Qu’est-ce que l’étude de la tentative de naturalisation de la dépression peut nous apprendre sur cette question ? Peut-elle réussir ? Quels sont les obstacles qu’elle rencontre ? Si la dépression était vraiment fondée sur un dysfonctionnement biologique, par exemple, cela suffirait-il à justifier sa médicalisation ?

est professeur au Lycée Grandmont (Tours)
Email à cet auteur | Tous les Articles par

Laisser un Commentaire

Vous devez être connecté pour poster un commentaire.