Philosophie

Site disciplinaire des professeurs de philosophie de l’académie d’Orléans-Tours

Agrégation externe : sujets de la session 2009

Par • 23 avr, 2009 • Catégorie: Concours
1. La clarté (7h)
2. Individuation et identité (7h – sur thème)
3. Texte : Platon, Timée 89e-90d (6h)

« Comme nous l’avons souvent dit, il y a en nous trois espèces d’âme, ayant trois demeures différentes, et dont chacune est dotée de mouvements. A partir de là, maintenant, de même, il nous faut dire de la façon la plus brève que celle d’entre elles qui demeure oisive et reste en repos, sans se mouvoir de ses mouvements propres, nécessairement devient très faible, alors que celle qui fait de l’exercice devient très vigoureuse. Voilà pourquoi il faut veiller à ce que les mouvements de ces trois sortes d’âme préservent entre elles une juste proportion.
Pour l’espère d’âme qui est en nous la principale, il faut s’en faire l’idée que voici : le dieu l’a donnée à chacun de nous comme un démon (daimôn) ; elle est ce principe dont nous disons précisément qu’il demeure dans la partie la plus élevée de notre corps, et qu’il nous élève au-dessude la terre, vers ce qui dans le ciel lui est apparenté ; car nous sommes une plante non pas terrestre mais céleste. Rien n’est plus juste que de dire cela. En effet, c’est du côté du haut, du côté où l’âme a eu sa première naissance que ce principe divin accroche notre tête, qui est comme notre racine, pour donner à notre corps entier la station droite. Un homme donc qui s’est abandonné aux appétits ou aux ambitions et qui s’y applique fortement, nécessairement toutes ses pensées sont devenues mortelles : à tous égards, dans toute la mesure où il peut se rendre mortel, il n’y manque pas, si peu que ce soit, tant il a développé cette partie-là. Mais lorsqu’un homme a cultivé en lui-même l’amour de la science et les pensées vraies, lorsqu’entre toutes ses facultés, il a exercé principalement la capacité de penser aux choses immortelles et divines, un tel homme, chaque fois qu’il atteint la vérité, sans doute est-il absolument nécessaire que, dans la mesure où la nature humaine peut participer à l’immortalité, il ne lui en échappe pas la moindre parcelle, et que puisqu’il prend soin sans cesse de son principe divin et entretient toujours dans une forme parfaite le démon qui habite en lui, il soit supérieurement heureux (eudaimôn).
Pour tout être il y a donc une seule manière de tout soigner : donner à chaque partie les nourritures et les mouvements qui lui sont propres. Or, les mouvements apparentés à ce qu’il y a de divin en nous, ce sont les pensées du Tout et ses révolutions circulaires. Ce sont elles que chacun doit suivre, en redressant par l’étude approfondie des harmonies et des révolutions du Tout les révolutions qui sont dans notre tête et qui ont té troublées lors de notre naissance ; que celui qui contemple se rende semblable à l’objet de sa contemplation, en conformité avec la nature originelle , et par cette assimilation il atteindra, pour le présent et pour l’avenir, le dernier terme de la vie excellente que les dieux ont proposée aux hommes. »

Source : http://pedagogie.ac-amiens.fr/philosophie/PAF/sujetsconcours2009.html



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est professeur au Lycée Grandmont (Tours)
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